Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

POURQUOI LES POÈTES ONT NIÉ LE LANGAGE SCÉNIQUE ? 

 

" Dans la musique notamment, on réussit encore à célébrer un rite, quelque chose. 

A la scène, non. 

Ce n'est pas un hasard : il y a la parole 

la parole est l'ennemie. La parole utilisée comme elle l'est, c'est à dire jamais décantée, jamais chantée, jamais niée, jamais persécutée. "

Carmelo Bene

Ah ! L'infâme Carmelo !

 

Mais à cette infâmie s'ajoute nous ! 

 

Lorsqu'un jour nous avons écrit :

Celui qui ne peut plus parler, qu'il chante, celui qui ne peut plus chanter qu'il geint ! 

Tout en affirmant qu'il n'y avait pas de faute de conjugaison.

Mieux ! Que cette faute de conjugaison était le début d'un programme pour nous.

Et qu'enfin le spectateur allait de nouveau assister à la transformation sur scène d'une faute de conjugaison en plaisir. 

 

Ainsi face au plaisir exclu de la représentation, 

Avant chaque performance nous commençons, moins que le texte, par une phrase qui introduit une liberté sur scène pour que nous nous sentions sans angoisse, sans peur.

 

C'est cela ... une phrase qui nous autoriserait l'énormité sur scène, nous poussant à créer des fautes de langage volontaires et en nous engageant à vivre nos fautes dans l'instant. 

 

Afin qu'en plein élan, on se disent à nous-même, dans nos propres oreilles : 

 

Eh ! Rien ne t'obliges à dire ce texte comme ça, si tu ne peux pas alors chantes des paroles incompréhensibles, craches ! Hurles ! Bouges ! Masturbes toi ! Fais un scandale ! Joue ta vie ! Communique la crise mais ne sois jamais un employé sur scène.

 

L'espace de la faute est l'espace où rien ne peut jamais être constitué, fixé définitivement par un emploi. C'est le lieu de la dé-constitution de la culture. 

 

Il naît de l'impossibilité à prononcer des mots, créé l'impression d'un mauvais parler jusqu'à produire ses propres sons, parce que le langage est bien un rite à célébrer !  

 

Mais attention tout n'est pas permis car dès l'instant où la faute est jouée hors de nous c'est l'art, la culture, la poésie qui guette. 

 

Alors que si nous vivons la faute : la culture, l'art, la poésie, reste un bordel et nous en état de grâce. 

 

 

Février 2009

 

  

POURQUOI LES POÈTES ONT NIÉ LE LANGAGE SCÉNIQUE ? 

 

" Dans la musique notamment, on réussit encore à célébrer un rite, quelque chose. 

A la scène, non. 

Ce n'est pas un hasard : il y a la parole 

la parole est l'ennemie. La parole utilisée comme elle l'est, c'est à dire jamais décantée, jamais chantée, jamais niée, jamais persécutée. "

Carmelo Bene

Ah ! L'infâme Carmelo !

 

Mais à cette infâmie s'ajoute nous ! 

 

Lorsqu'un jour nous avons écrit :

Celui qui ne peut plus parler, qu'il chante, celui qui ne peut plus chanter qu'il geint ! 

Tout en affirmant qu'il n'y avait pas de faute de conjugaison.

Mieux ! Que cette faute de conjugaison était le début d'un programme pour nous.

Et qu'enfin le spectateur allait de nouveau assister à la transformation sur scène d'une faute de conjugaison en plaisir. 

 

Ainsi face au plaisir exclu de la représentation, 

Avant chaque performance nous commençons, moins que le texte, par une phrase qui introduit une liberté sur scène pour que nous nous sentions sans angoisse, sans peur.

 

C'est cela ... une phrase qui nous autoriserait l'énormité sur scène, nous poussant à créer des fautes de langage volontaires et en nous engageant à vivre nos fautes dans l'instant. 

 

Afin qu'en plein élan, on se disent à nous-même, dans nos propres oreilles : 

 

Eh ! Rien ne t'obliges à dire ce texte comme ça, si tu ne peux pas alors chantes des paroles incompréhensibles, craches ! Hurles ! Bouges ! Masturbes toi ! Fais un scandale ! Joue ta vie ! Communique la crise mais ne sois jamais un employé sur scène.

 

L'espace de la faute est l'espace où rien ne peut jamais être constitué, fixé définitivement par un emploi. C'est le lieu de la dé-constitution de la culture. 

 

Il naît de l'impossibilité à prononcer des mots, créé l'impression d'un mauvais parler jusqu'à produire ses propres sons, parce que le langage est bien un rite à célébrer !  

 

Mais attention tout n'est pas permis car dès l'instant où la faute est jouée hors de nous c'est l'art, la culture, la poésie qui guette. 

 

Alors que si nous vivons la faute : la culture, l'art, la poésie, reste un bordel et nous en état de grâce. 

 

 

Février 2009

POURQUOI LES POÈTES
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :